Avec Rachid Akbal, Barbara Glet, Tony Havart, Colette Migné et…l’Amour comme fil rouge, tout était décidément réuni ce 14 octobre pour que la nuit du conte du Festival Rumeurs Urbaines soit magique…et elle le fut !
(Merci à Didier Noghero pour les photos)
Quatre conteurs entre tradition et modernité, pour les Rumeurs urbaines (Blog Le Monde)
Par le hasard des coïncidences, l’humour a été aussi omniprésent lors de la Nuit du conte, le grand rendez-vous du festival du conte et des arts du récit, Rumeurs urbaines, à mi-parcours de sa 18e édition (jusqu’au 27 octobre), à Colombes. Et ce grâce au talent de narrateur(-trice) hors pair des trois artistes réunis autour de lui sur scène pour l’occasion par Rachid Akbal, directeur artistique de la compagnie Le Temps de vivre, transformé en maître de cérémonie. Chacun(-e) dans des registres différents, Barbara Glet, Colette Migné et Tony Havart, se sont emparés, durant la soirée, d’une série de contes traditionnels autour du thème de l’amour pour en livrer des versions très personnelles et plutôt humoristiques. Les figures classiques de l’ogre, de la princesse et de son prince charmant, de la fée, du roi, souvent père de plusieurs fils ou d’une seule fille (à marier de préférence), etc. y deviennent des personnages à part entière avec souvent une forte puissance comique.
Emmenés par Rachid Akbal qui a coordonné cette Nuit du conte, ces trois artistes de la parole ont réussi à occuper sans temps mort la scène du Tapis rouge pendant près de quatre heures. Une scène habilement modifiée à trois reprises au cours de la soirée (grâce à l’intervention efficace et rapide de l’équipe technique et des bénévoles du festival) pour se transformer tour à tour en une sorte de podium ou de ring central, en une longue structure de défilé de mode encadrée de part et d’autre par le public, puis une disposition finale en estrade avec des niveaux superposés. Cette astuce de mise en espace plutôt originale a permis de donner du rythme et de rompre la monotonie du spectacle, tout en mettant l’accent sur le caractère insolite du lieu, une salle polyvalente attenante à la mairie de Colombes.
Le public très familial, surtout en début de soirée vers 19 heures, a semblé largement conquis par cette dimension ludique et humoristique de la Nuit du conte. Ces trois conteurs ont tous joué à fond la carte de l’interactivité avec les spectateurs, en multipliant les adresses directes à l’auditoire et en les incitant, petits et grands, à intervenir régulièrement au cours de la représentation. A la plus grande joie des plus jeunes qui ne sont pas privés de mettre leur grain de sel dans les différents récits.
En fin de compte, ces deux soirées au Mandapa et au Tapis rouge ont parfaitement illustré à mes yeux ce que les arts de la parole et de la marionnette peuvent offrir à l’heure actuelle : créer des ponts entre tradition et modernité, entre passé et avenir, et raconter des histoires d’autrefois qui nous font réfléchir sur la société d’aujourd’hui.
Cristina Marino
18e festival Rumeurs urbaines, jusqu’au vendredi 27 octobre, dans trois départements (Hauts-de-Seine, Val d’Oise et Yvelines).